Origines

SonmudoLe Sonmudo (ou Sunmudo) est considéré comme l’un des plus anciens arts martiaux coréens, connu avant 1984 sous le nom de « kum kan yung kwan ». Il est intimement lié à l’histoire et à l’évolution du bouddhisme en Corée. Les moines qui enseignaient cet art martial étaient les précepteurs des jeunes nobles de la caste Hwarang sur laquelle s’appuie la codification du Taekwondo.

C’est aujourd’hui un art interne complet variant les techniques assises, debout, en déplacement, les enchaînements courts et longs et des techniques martiales originales. Le Sonmudo inclut aussi le yoga coréen, issu des méthodes ancestrales coréennes, méthodes progressives où l’accent est mis sur certaines techniques de respiration. Ces techniques apportent le calme et permettent de prévenir le stress. Même une personne ne pratiquant pas d’autre discipline sportive peut s’initier et découvrir un art au service du bien-être.

Le Sonmudo a été ramené de Corée par Frédéric Foubert 5ème DAN et Arbitre International de Taekwondo, 4ème DAN de Sonmudo et fondateur de l’EFES, Ecole Française et Européenne de Sonmudo. Il est l’élève direct du Maître fondateur de la Fédération Mondiale de Sonmudo : le Moine Jeog Un Seol.

Maître Yang Hik et Maître Jeog Un Seol

Maître Yang Hik

Maître Yang Hik

Enseigné au temple de POMOSA en Corée par le Vénérable Moine Grand Maître Yang Hik, le Sonmudo a été rénové, structuré et ouvert sur le monde par le Grand Maître Jeog Un Seol, élève direct de Yang Hik.
Avant lui, l’enseignement était confiné à quelques moines ou novices qui souhaitaient utiliser ce moyen pour aller vers « l’illumination » (en anglais enlightment – terme plus juste) par le biais de certains des exercices du Sonmudo favorisant la méditation.

Différents styles de l’Art Martial Zen (SON) sont pratiqués dans les temples à travers la Corée. Le grand maître Jeog Un Seol propose une synthèse de toutes les tendances. Le but reste le même : une meilleure connaissance de soi pour mieux s’ouvrir sur le monde, un travail intense pour l’humilité, la respiration, des mouvements pour la santé, un art martial pour aider les autres.
Il a ouvert le Centre Mondial de Sonmudo au sein du temple Golgul prés de Kiongju (Sud-est de la Corée). Ce temple est ouvert au public depuis 1992. Le grand maître Yang Hik est mort en 2006.

Le bouddhisme coréen

Le bouddhisme arriva de Chine en 372. Jusqu’au XIVe siècle, c’était la religion officielle. Aujourd’hui près de la moitié de la population coréenne est bouddhiste.

Le bouddhisme coréen appartient à l’école de Mahayana. Il se fractionna en nombreuses autres écoles, la plus célèbre étant celle de Seon (Zen, en japonais). Il existe 19 sectes bouddhistes dans le pays. La plus importante, la secte Chogye, rassemble 90 % des bouddhistes coréens.

Le développement du bouddhisme en Corée

Temple Golgulsa

Temple Golgulsa

Le bouddhisme fut introduit il y a plus de 16 siècles ; il est devenu une tradition vivante jusqu’à nos jours. Il est arrivé de la Chine septentrionale. Les Coréens datent le premier enseignement en 372 par le moine Shundao, puis en 384 dans le royaume de Paekche par le moine indien Malananda.

De 372 à environ 600 de nombreux moines participèrent à la diffusion de la doctrine, comme Kyomik qui traduisit plusieurs volumes du Vinaya du Sanskrit en Chinois, et les autres moines les sutras de la Chine.

L’enseignement de Bodhidharma a été introduit en Corée pour la première fois en 630 par le moine Pomnang, disciple du Patriarche Tao Shin (579-651) et par le moine Sinhaeng (779).

Le moine Toui (mort en 825) fut le premier Coréen à présenter une tradition du zen d’illumination soudaine. A partir de Toui sont nées les doctrines traditionnalistes (les soutras), et la pratique du zen par la méditation, deux approches toujours en opposition aujourd’hui.

Le fils du roi Munjong, le moine Uich’on (1055-1101) de l’école de Chont’ae (Tien-Tai), a essayé d’unifier les écoles doctrinales (Kyo) avec celles plus liées à la méditation et la transmission directe, de cœur à cœur. Il a aussi créé l’école laïque pour tous.

Le moine Chinul (1158-1210) a demandé aux moines de revenir aux bases et aux sources. Il a fondé l’actuel monastère de Songgwng-sa « monastère au pin bien déployé » sur la montagne Chogye. Chinul a introduit la pratique du hwadou, méthode imaginée par des maîtres Zen de la Chine des Song. Cette technique est encore la plus utilisée par les maîtres Zen dans le pays. En 1356 le moine T’aego a unifié les 9 sectes zen existantes et a fondé l’école Chogye.

Toyotomi Hideyoshi

Toyotomi Hideyoshi

Le moine Sosan (1520-1604) a organisé la défense de la Corée en 1592, alors qu’il avait 72 ans. Les milices ont joué un rôle considérable dans la défaite de l’armée japonaise en 1598 et ont continué à œuvrer jusqu’en 1637. Les moines guerriers ont gagné leurs lettres de noblesse au XVIème siècle, lors de l’invasion du shogun Toyotomi Ideeyoshi.

En 1911 la République de Chine est proclamée après la destitution de la dynastie Manchou. Sous l´occupation japonaise (1910-1945), le bouddhisme fut utilisé par les deux camps comme une arme. Les Japonais essayèrent de modeler les écoles bouddhistes sur leur propre modèle afin d´avoir un plus grand contrôle sur la population et la culture (période très difficile pour l’ordre Chogye), mais ceci a eu pour conséquence un réveil du bouddhisme coréen, comme en témoigne le poète bouddhiste Han Yong-un qui fut aussi un des chefs de file de la lutte contre l´occupation et de l´indépendance coréenne. De 1911 à 1945 pendant l’occupation japonaise, la pratique du kum kan yung kwan était interdite.

Après la guerre de Corée en 1953, le pays s’est peu à peu ouvert aux pensées et religions de l’Occident et au mode de vie occidental. En 1975, le gouvernement coréen déclara le jour anniversaire de Bouddha jour férié. Ce jour (cette année le 14 mai) reste aujourd´hui une des plus grandes fêtes de la Corée. Le bouddhisme comporte aujourd´hui dix-neuf sectes reconnues officiellement, parmi lesquelles Chogye-jong est la plus importante et a sa propre université à Séoul, l´Université de Tongguk.

En 1984, deux moines demandent au moine Yang Hik, grand Maître du temple Pomo, de développer la discipline kum kan yung kwan en dehors des temples : le moine Jo Hingon développe le POULMUDO, et le moine Jeog Un Seol le sonmudo : il ouvre en 1992 le Centre Mondial de sonmudo au sein du temple Golgul prés de Kiongju (Sud-est de la Corée).

C’est enfin en 1998 que Fréderic Foubert a créé l’école française et européenne de sonmudo avec l’aval de maitre Seol, mettant à portée sa pratique en France.